RAPPORT ETUDE DE BASE ET ANALYSE GENRE PROJET PASEPRO
Publication Date: 2023/06/20
La stratégie pluriannuelle 2022-2027 de CARE Cameroun vise à toucher 250 000 personnes affectés par les crises, à travers une réponse humanitaire sensible au genre. La prévention et la réponse à la violence, en particulier aux violences basées sur le genre (VBG), est un axe central de cette stratégie. Au vu des nombreux besoins humanitaires non couverts dans la région de l’Ouest Cameroun, CARE souhaite étendre son action humanitaire dans cette région. C’est ainsi qu’avec l’appui du Centre de Crise et de Soutien (CDCS), CARE Cameroun en partenariat avec Horizons Femmes mettent en oeuvre le projet dénommé PASEPRO dans les districts de santé de la Midi et de Santchou sur une période de 15 mois. Ce projet vise spécifiquement à prévenir et répondre aux risques de violence, abus et exploitation encourus par les personnes déplacées internes ainsi que les populations vulnérables de la communauté d’accueil à travers des mécanismes communautaires et une meilleure coordination des acteurs. Dans une logique d’intégration transversale du genre, l’étude de base de ce projet a été couplé à l’analyse genre. Cette étude s’est appuyée sur des statistiques descriptives secondaires et des données d’enquête primaires(quantitatives) combinées à des examens structurés de documents, des groupes de discussion et des entrevues semi-structurées (qualitatives). Les résultats de cette étude mettent en exergue que le déplacement des personnes à la suite des conflits vers les deux départements a fortement influencé la division du travail d’après 54,39% personnes enquêtées. Les décès enregistrés au sein des ménages tout comme les occupations liées à la recherche des moyens de subsistance ont conduit certaines femmes à faire établir des actes de naissances. Une diminution dans l’accès aux ressources est constatée exception faite de l’accès à l’information. Ce déclin dans l’accès aux ressources tant pour les hôtes que pour les déplacés interne entraine l’émergence du travail journalier. Il convient cependant de préciser qu’avant la crise, les principaux moyens de subsistance étaient : l’agriculture (31,34%), le petit commerce (21,35%) et les travaux journaliers (6,12%) contre respectivement (27,94%) agriculture ; (25,27%) le petit commerce et (16,33%) les travaux journaliers. Une spécificité est tout de même observée pour les personnes en situation de handicap qui ont recours à la mendicité bien que l’on observe une tendance au désir d’autonomisation pour les personnes de sexe féminin en situation de handicap. Davantage de femmes (55,87%) que d’hommes (32,65%) estiment pouvoir prendre la décision dans l’achat ou la vente des actifs de manière unilatérale. Cette tendance ne s’observe pas pour ce qui concerne la santé où les hommes sont ceux qui prennent la décision dans la majorité des cas. La situation est davantage difficile pour ceux qui en plus de ces identités liées au sexe porte l’identité du handicap. Ces derniers sont perçus par la communauté comme des personnes ne pouvant pas exercer le leadership communautaire. S’agissant de l’accès aux services, 12,72% des personnes enquêtées ne disposent d’aucun document d’état civil. Seulement 37% des personnes consultées dans le district de Santchou ont accès aux soins de santé. Il convient également de préciser que bien que 78,96% des personnes consultées au cours de cette étude possèdent des comptes Mobile Money seulement 25,43% d’entre elles affirment disposer les comptes Mobile Money enregistrés à leurs noms.