PROJET WALLINDE « AIDER LES AUTRES » Evaluation Finale et Capitalisation
Publication Date: 2023/07/01
Le projet « aider les autres », ou « Walindé » en langue Fulfuldé, a été mis en oeuvre par CARE Cameroun dans les départements du Mayo Tsanaga, Mayo Danaï et Mayo Kani. L’objectif poursuivi par le projet est de « renforcer l'accès aux services de base en matière d'eau, hygiène et assainissement (EHA) et aux services informels d'épargne et de crédit dans la région de l'Extrême Nord du Cameroun ». Le projet couvre une période allant du 1er avril 2021 au 31 avril 2023 soit une durée globale de 24 mois.
Trois (03) résultats spécifiques étaient attendus, à savoir : (i) La gouvernance communautaire et communale des infrastructures de base (points d'eau, latrines, hygiène) est améliorée afin de garantir un accès accru, équitable et sécurisé à l'eau potable autour des écoles des communes de Mokolo, Hina, Touloum et Kaélé ; (ii) les élèves (filles, garçons), les parents (hommes, femmes ) et le personnel des écoles ont amélioré leurs connaissances et adopté des bonnes pratiques en matières d’EHA ; (iii) les capacités d’épargne des femmes et des jeunes membres des AVEC sont renforcées
Rendu à la fin du projet, il s’est avéré pertinent de conduire une évaluation externe du projet. La mission dont le présent document est le rapport visait à apprécier le résultat global du projet par rapport aux objectifs initiaux et de réfléchir avec les principaux intervenants en vue d’améliorer la mise en oeuvre ultérieure de projets similaires, mais aussi de générer des leçons apprises que CARE Cameroun puisse utiliser pour planifier et/ou adapter les composantes humanitaires des interventions futures. A la suite du processus de sélection, le Cabinet Multipolaire a été retenu pour accompagner CARE dans ce processus. Après production et validation de la note méthodologique, la collecte des données s’est déroulée du 20 au 25 mars 2023. La méthodologie de l’étude était participative et alignée sur les standards de protection et sauvegarde des enfants. Au total, 1 609 personnes dont ont été consultées dont 699 hommes et 910 femmes.
Les données croisées de l’évaluation montrent que les résultats attendus du projet ont été largement atteints, poussés par certaines activités comme la réhabilitation de 25 forages sur 20 prévus. On a également noté une forte mobilisation des populations, notamment à travers les sensibilisations sur les thématiques EHA. Les points forts du projet Walindé sont nombreux, entre autres il s’agit d’un projet pertinent, accepté et fortement apprécié par les populations, menant de judicieuses activités de construction/réhabilitation des points d’eau et des latrines, de renforcement des capacités des CPGE et micro-assurances, en partenariat avec les communes cibles et les structures sectorielles déconcentrées, avec lesquelles un climat de bonne collaboration et d’interactions positives a été développé, pour le grand bien des populations bénéficiaires. Ceci est également un atout pour la durabilité sociale et institutionnelle du projet.
On peut conclure sans risque de se tromper que la couverture en eau potable a été améliorée par l’offre de forages fonctionnels aux écoles bénéficiaires. Toute la population des intervenants de l’école et des communautés environnantes profitent de ces points d’eau. Toutes les écoles bénéficiaires ont en outre un lieu désigné pour le lavage des mains où l'eau et le savon sont présents et les latrines propres. Les proportions de personnes qui, lorsqu’elles y sont invitées, font une démonstration satisfaisante de bonnes pratiques en matière d’EHA sont très satisfaisantes (supérieures à 90%) quel que soit le sexe et l’âge. Le projet a ainsi contribué au changement des comportements au sein des établissements scolaires, au sein des ménages et au sein des communautés. Le projet a également contribué à la formation et au l’autonomisation, soutenue par une implication marquée et positive des acteurs communautaires peut déclencher des dynamiques sociales et institutionnelles favorables à la motivation des communautés qui prennent conscience de ce que leur avenir dépend en majeure partie d’eux même, de leur désir commun de développement.
Les structures de micro assurance constituent une réponse idoine à la problématique de la maintenance durable des points d’eau. A condition :i) qu’elles aient des capacités de sensibilisation permettant d’attirer et affilier le maximum de CGPE au sein de leur commune ; ii) qu’elles soient capables de mutualiser leurs ressources au-delà de la commune et des départements, dans le cadre d’un réseau régional de micro assurance d’entretien des points d’eau. Un accompagnement à cet effet devrait être confié à un consultant ayant le profil adéquat, qui serait rétribué en fonction des résultats obtenus.
Finalement, l’évaluation recommande fortement une phase subséquente du projet, dans la perspective de consolider les acquis du projet, d’organiser plus sereinement le développement du mécanisme de micro-assurance des points d’eau et également les centres d’alphabétisation.